Le 24 avril a eu lieu les commémorations du génocide arménien à Erevan, non pas sur les lieux dits du génocide, mais ailleurs, là ou le génocide est reconnu. L’absence de ces lieux s’explique par l’absence de « retour au pays » que subissent les Arméniens d’Anatolie, car ce n’est pas là ou les arméniens vivent aujourd’hui que s’est déroulé le génocide, mais là bas, sur ce territoire dont sur le passeport il est écrit, sans retour possible.
Sans accès à cette terre des ancêtres, ils sont devenus apatrides,construisant par la diaspora leurs mémoires du génocide par l’exil. Aujourd’hui les descendants des survivants retracent lescartes et remontent la mémoire du génocide. Une image, un acte de naissance, une lettre, ces objets deviennent le seul territoire tangible qui permet aux descendants de se concentrer sur cette mémoire.
A la recherche d’objets mémoriels, de paysages, de
portraits, je dresse un plan de route allant d’Europe
jusqu’en Anatolie, tout en passant par la Géorgie et l’Arménie.
Afin de rendre visible les différentes visions que chaque communauté arménienne ressent à l’approche et à la suite des célébrations, du plus loin au plus proche des lieux du génocide. La route des exilés a transformé
la mémoire du génocide en une infinité de parcours qui
ont éclaté sans retour possible vers le pays natal.
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